Sima Jahangirian

Avant de penser au crayon et au trait, le dessin évoque pour moi le trajet. Visible ou invisible, il est une voie qu’on pousse et qu’on repousse. Un circuit entre le Moi et le Soi, un cheminement qui nous invite à flâner, à explorer et à rencontrer l’inattendu.

 

Expositions


à la Galerie

 

 

mars/avril 2021

Christiane Bricka, Elham Etemadi, Marie-Amélie Germain, Sima Jahangirian, Dan Steffan, Haleh Zahedi

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oct./nov.déc. 2020

20 artistes français et allemands exposent leur travail autour du dessin

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L’œuvre se fait comme on fait un livre, comme on livre une sorte de secret à la page blanche. Ce sont des mots, ce sont des fragments de réalité arrachés et recollés dans un rêve puissant, sombre et pénétrant, ce sont ces couleurs qui nous viennent de l’histoire, lapis-lazuli, bleus intenses.

Ce sont des histoires tramées entre le mythe et la réalité quotidienne où l’artiste se projette, approche dans le même temps sa propre histoire et celle de chacun d’entre nous. S’il est question d’exil c’est encore pour le regardeur comme l’effort qu’il s’agit de faire chaque jour pour correspondre à une sorte d’idéal. L’œuvre part de la femme qui peint, qui colle et qui assemble.

Entièrement subjective elle assume précisément avec force ce qui advient, ce que l’observation du monde provoque en elle. Je ne peux m’empêcher de penser à Jonas Mekas, ce grand cinéaste, qui de sa fenêtre voit les Twins towers s’effondrer. Eh bien, il commence d’abord par filmer son visage et ensuite il tourne sa caméra vers la catastrophe. Il dit ainsi, tout comme Goya et maintenant Sima Jahangirain cela, je l’ai vu de mes yeux vu.  Mais que faire de ce monde sinon fabriquer un écart qui permet de l’appréhender, de le comprendre et peut-être de le changer ! Dans l’entrelacs des luttes, des lignes, des couleurs (sombres dans cette dernière série) il faut puiser la source de la lumière, cette entaille où s’entrevoit une énergie incomparable. Recueillement, larmes puis assomption font ici une intimité universelle à partager.

 

Germain Roesz, fév. 2021


Sima Jahangirian en images